Her, love story 2.0

Il aura suffi d’un acteur et demi à Spike Jonze pour extirper de son imagination le magnifique Her. Un acteur méconnaissable, Joaquin Phoenix, dont on peut apprécier la prestation époustouflante, sans s’en lasser, dans un tête à tête de 120 minutes. Dans son oreille, et la nôtre, la voix de Scarlett Johansson suffit à créer un personnage avec ses émotions, ses nuances, ses manies, ses doutes et ses envies. La jeune femme parvient à montrer ici qu’il est possible d’être juste sans aucun geste et sans aucun regard. Elle confirme par ce travail inhabituel et colossal – tout a été enregistré après tournage- à quel point l’intonation, le phrasé et la respiration sont parties intégrantes du jeu d’acteur. Le binôme entre ses intentions et les réactions de Joaquin Phoenix marche à merveille. her-lamour-a-la-machine-center Si tout cela paraît parfaitement naturel et spontané, il ne faut pas oublier que tout est cadré et orchestré par Spike Jonze. L’intrigue de l’histoire qu’il a pensée est géniale de simplicité : et si un mec tombait amoureux d’un programme d’intelligence artificielle ? C’est simplissime et pourtant, rien n’est laissé au hasard. L’univers, les décors, les dialogues, les plans ont pris le temps de murir dans l’esprit du réalisateur. Au final, il a été très justement récompensé du Golden Globe et de l’Oscar du meilleur scénario original. http://www.youtube.com/watch?v=W0qrCV7ZAzs La caméra de Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich, Max et les Maximonstres) nous plonge en immersion dans ce récit plaisant sans être plat, intime sans être voyeur, déstabilisant sans être malsain. L’abondance de plans serrés et de flashbacks permet au spectateur de s’impliquer dans l’histoire et de rentrer dans la tête du personnage. La lumière et la bande originale –que l’on doit à Arcade Fire – font de Her un tableau délicat et poétique. A voir absolument.

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